Le musée

“Gommer au maximum la frontière entre le musée et le lieu de vie afin de restituer au plus juste cet épisode de la vie de Gandhi, et permettre au visiteur de ressentir profondément sa philosophie… S’installer sur la mezzanine où il méditait ou dans le canapé du salon pour ouvrir les correspondances que lui et Kallenbach échangeaient : voilà ce qui a guidé l’essentiel de notre travail”, témoigne Lauren Segal, curatrice du musée de la Satyagraha (et du musée de Constitution Hill). Une mission menée en étroite collaboration avec l’historien Eric Itzkin, spécialiste de Gandhi, selon qui “les deux hommes auraient sans doute reconnu le lieu”.

Dans la première rondavel, petite pièce circulaire de l’entrée, est dédiée à la philosophie de la Satyagraha; un métier à tisser similaire à celui sur lequel le Mahatma travaillait, des pans de khadi (coton blanc tissé), imprimés de citations et de mots en sanskrit, résonnent comme des mantras, mais aussi des portraits de Gandhi à différents stades de sa vie. L’autre rondavel est dédiée à la vie de Gandhi en Afrique du Sud et aux personnes qui l’ont accompagné dans cette période sud-africaine : sa famille, ses amis, ses associés apparaissent sur des photos d’époque. Autour d’une cheminée, le salon rappelle sa fonction conviviale originelle. Aux murs, photos et citations décrivent les luttes menées par Kallenbach et Gandhi. La pièce communique avec la salle à manger ouvrant sur le jardin dans laquelle se dresse une grande table en bois, chinée – comme l’ensemble du mobilier – en Inde, dans différents lieux où Gandhi vécut. Cette pièce est dédiée à la vie quotidienne, telle qu’elle se déroulait à cette époque. Une échelle étroite mène à la mezzanine, pièce où Gandhi séjournait, qui semble ne pas avoir bougé : un simple matelas au sol, un rouet, un porte-livre, et même l’iconique paire de lunettes rondes sont en place. La sérénité est palpable et constitue sans aucun doute la pièce maîtresse de ce musée intimiste.

La visite se poursuit dans l’ancienne cuisine. On y découvre les voyages de Gandhi à travers le monde, les célébrations de son départ d’Afrique du Sud après ses années de lutte et avant de rejoindre le jardin, une grande fresque chronologique retrace le destin des deux hommes. Un sol en verre montre également les ustensiles utilisés à l’époque dans cet endroit que l’on appelé le Kraal, la ferme.

Si de nombreux secrets et anecdotes mais aussi l’histoire de la rénovation vous seront révélés lors de votre visite, il existe un patrimoine inattendu puisqu’il a surgi lors de la rénovation. La maison du gardien, faite de taule et bien abîmée devait être détruite lors de la rénovation. Mais il a été déterminé par les autorités patrimoniales de la ville de Johannesburg, que cette cabane était le dernier témoin de l’habitat réservé aux domestiques dans les années 1920. Elle a donc été conservée, mais rénovée à l’intérieur pour abriter, John, qui veille sur la maison.



Visites guidées de 10 h à 16 h. Prix d’entrée : 170 rands

©Manuel Zublena


Sur de grands pans de coton tissé : la silhouette de Gandhi, à différents stades de sa vie. Des citations et des photos habillent les murs du musée. Dans chaque pièce, les objets ont été minutieusement scénographiés d’après les archives.

@Frederic Ducout


La partie récente de la propriété reprend une architecture de brique et de verre propre au quartier. La décoration épurée dans laquelle le blanc domine évoque le dénuement recherché par Gandhi.